5 - Semaine 3006 - Russie
Dimanche 24 Juin
Après le déluge d’hier, belle journée ensoleillée, nous reprenons nos habitudes : pique-nique à midi, bivouac le soir.
Nous traversons l’Oural par un col à 600 mètres, en plein brouillard, relief doux et boisé. Très belles maisons en tronc d’arbres mortaisés aux angles dans un village.
Depuis l’Ukraine, nous observons les cimetières situés en rase campagne, non clos. Certaines tombes ont une sorte d’enclos comme certaines vieilles tombes en France. Les herbes folles envahissent l’ensemble, les tombes sont ornées de fleurs artificielles aux couleurs criardes.
Alain a un problème avec ses batteries.
Lundi 25 Juin
Le problème de batteries d’Alain est réglé à 11 heures, nous faisons des courses dans un grand supermarché Spar. Beau soleil.
Route rectiligne et monotone, en très mauvais état à certains endroits.
Nous dormons dans le grand parking clôturé et gardé d’un motel routier, au milieu des poids lourds.
On nous donne de l’eau en nous précisant qu’il ne faut pas la boire : en effet, elle est jaunasse et sablonneuse.
Mardi 26 Juin
Nous longeons depuis hier de la monoculture, du blé vraisemblablement, sur des kilomètres et à perte de vue à gauche et à droite.
Le paysage est plat, plat, plat, la route est droite, rectiligne, bosselée, les camions roulent en chapelets, il pleut, il pleut, il pleut…
Nous déjeunons dans un bistrot routier pour 2,50 € par personne (un plat et un thé).
Nous traversons un tronçon de route complètement défoncée, parfois piste, nous roulons au pas, certains camions doublent tout de même en éclaboussant nos véhicules qui sont méconnaissables.
En Russie, les véhicules roulent avec les codes allumés ce qui s’avère tout à fait pertinent sur des routes rectilignes avec des faux plats, et d’autant plus par temps de pluie. C’est un point positif dans ce pays.
Encore une heure de décalage, nous sommes à + 5 heures par rapport à la France.
Nous abordons, à partir de 150 km avant Omsk, de grandes étendues marécageuses avec forêts de bouleaux, dont beaucoup d’arbres morts.
Les possibilités d’hébergement se font de plus en plus rares, la densité de population est de plus en plus faible. Nous devons rouler jusqu’à 21h30 pour trouver un motel (1800 roubles = 45 €), douche et diner rapides nous nous couchons à 23h30 et dormons vite.
Mercredi 27 Juin
A 8h30, ça repart pour Omsk !!!!! avec pour objectif de trouver une connexion Wifi pour mettre à jour le blog. En effet, depuis plusieurs jours, dans nos hébergements, soit la Wifi n’existe pas, soit elle ne fonctionne pas.
Omsk, ville industrielle et très polluée, centrale nucléaire à la lisière, beaucoup de constructions en briques rouges.
D’énormes silos à la dimension des parcelles cultivées.
Journée agréable : belle route, des camions comme d’habitude, mais très peu de voitures particulières, ça roule bien, nous avalons les kilomètres à une allure de 90-100 km/heure.
La conduite, avec notre objectif de tenir notre planning, consiste essentiellement en du « saute-camions ». Chaque matin, l’une des voitures prend la tête pour la journée, c’est à tour de rôle, pour suivre l’itinéraire et guider, grâce à la CB, les deux autres voitures, pour les directions à prendre et les dépassements. La CB est également d’un grand secours pour traverser les villes et ne pas « semer une voiture en route ».
Dans cette région, les motels sont très rares. Nous tentons dans un motel avec un gros rassemblement de poids lourds. On nous propose un dortoir à 6, seule possibilité de dormir dans du dur. Tous les chauffeurs ont une bouteille à la main, beaucoup dévisagent nos voitures avec un regard d’envie, le soi-disant gardien ne nous inspire pas. Le seul moyen de sécuriser les voitures serait de dormir dedans. Mauvais feeling sur cet environnement, nous repartons plus loin.
10 km plus loin, petit motel. Un russe parlant un peu anglais nous aide à négocier de dormir dans les voitures devant, sur le parking de l’établissement ; en effet, pas une chambre libre.
Jeudi 28 Juin
Départ 7h30 après une bonne nuit dans la voiture (très confortable), nous roulons vers l’est, face au soleil levant. La bonne qualité de la route d’hier, qui se poursuit ce matin, nous permet d’être à notre étape à 13h30. Nous allons directement à la concession Toyota de Novosibirsk pour faire faire les vidanges des voitures avant d’aborder les pistes de Mongolie.
Un petit mot sur la cuisine russe qui nous est proposé dans les petits restaurants, motels ou cafet’ au bord de la route : beaucoup de beignets fourrés de confiture ou compote, viande hachée, voire semblant de fromage. Les plats garnis sont tous servis après avoir été réchauffés au micro-ondes, la viande est détaillée en petits morceaux et, si les légumes sont parfois présents sur la carte, ils se résument à pâtes, riz et pommes de terre.
Il nous faut 2 heures pour traverser la frontière russe. Nous traversons le « no man’s land » puis abordons la frontière mongole. Deux heures nous sont nécessaires pour faire passer les 3 véhicules : nous suivons docilement et patiemment le circuit des guichets sans chercher à comprendre.
A 18 heures, NOUS SOMMES EN MONGOLIE !!!!
Comme par magie, passé la frontière, les paysages sont comme nous les avions rêvés !!!! Nous voyons nos premières yourtes !!!!!
Nous roulons une dizaine de kilomètres et décidons de bivouaquer dans une étendue plate. De gros nuages noirs menacent, il pleut au loin. Lorsque René débouche la bouteille de champagne, il commence à pleuvoir et nous finissons nos verres dans les voitures et nous dinons dans les voitures pendant qu’il pleut et tonne. Enfin une bonne nuit réparatrice sans réveil aux aurores pour reprendre la route.
Nos impressions générales à la sortie de la Russie
L’esthétique n’a pas cours, tout est vieillissant et rouillé, les toilettes sont très odorantes, les routes sont rectilignes, en montagnes russes (on comprend ici cette expression familière), les cultures sont à perte de vue, les usines sont polluantes, des tuyauteries quadrillent les villes, des forêts de bouleaux et des forêts de pylônes, antennes et autres poteaux jalonnent le paysage. Le code de la route n’existe qu’en théorie, les camions sont rois, cependant la police et les radars veillent…
L’impression générale est triste et glauque.
Heureusement, ce pays est habité par des gens plutôt accueillants et toujours prêts à rendre service : nous conduire à un garage ou à un bivouac, nous renseigner en appelant quelqu’un pour trouver l’information, s’intéresser à notre périple, etc.